Histoire d’A : Le geste absolu
« Un jour dans une petite école persane, les élèves recevaient leur première leçon d’écriture. En retenant leur souffle et en serrant les dents, les doigts crispés sur leurs calames, ils tracèrent du mieux qu’ils purent la première lettre de l’alphabet (alif bâ) : l’A, alif. C’est un trait vertical tiré de bas en haut, simple comme le chiffre 1 (qu’il sert aussi à noter) et, pour cette raison aussi, la première lettre du nom divin. Les enfants s’appliquent à reproduire ce symbole de l’unité en alignant des rangées de traits parallèles sur les pages de leurs cahiers de classe. L’un deux y prend un soin et un plaisir extrême, et n’arrête pas de remplir des pages. (suite…)